Lettre à Danielle Dambach et à Nathalie Jampoc-Bertrand :

Votre communication suite à la restitution des travaux de la Convention Citoyenne
Vous n’avez pas le droit de dire ingénument que vous ne saviez pas pour la fermeture de Heineken. Dès 2016, la multinationale évoquait déjà la possibilité de quitter Schiltigheim. En 2022, le couperet est tombé : officiellement, à cause du projet de tram et dans le cadre d’une stratégie d’économies d’échelle, Heineken a décidé de regrouper sa production à Mons-en-Barœul et à Marseille. C’est écrit noir sur blanc dans son communiqué de presse.
Pourtant, tout cela était prévisible. Piétonniser d’un côté et installer le tram de l’autre ne pouvait qu’aggraver les difficultés logistiques du site, et donc précipiter la décision du groupe. Vous avez créé les conditions d’un départ inéluctable, alors même que le marché de la bière connaissait déjà un ralentissement structurel. La multinationale n’a fait qu’en tirer les conséquences économiques.
Un responsable politique doit savoir anticiper, avoir une vision, se projeter dans le long terme, planifier les transformations du territoire. C’est cela, gouverner : comprendre les conséquences des choix urbains et industriels sur l’emploi, l’activité et l’identité d’une ville.
Nous, à Col’Schick, nous avions anticipé. Pas besoin de boule de cristal, juste du bon sens — celui qui semble cruellement manquer à l’exécutif. Nous avions, dès 2021, proposé une alternative raisonnable : faire longer le tracé du tram le long du site Heineken, pour préserver à la fois la mobilité, la cohérence urbaine et l’activité économique.
Mais vous avez refusé d’écouter. Vous avez été brutaux dans vos décisions, autistes dans votre méthode, verticaux dans votre manière de gouverner. Vous avez imposé sans dialoguer, ni avec les habitants, ni avec les acteurs économiques.
Alors, pourquoi auriez-vous aujourd’hui la capacité d’écouter ? Pourquoi devrions-nous croire à une conversion tardive à la concertation ?
Vous ne faites même pas votre auto critique. Que de beaux discours.
Nous ne vous faisons pas confiance.